Après avoir entendu ces paroles et les avoir ruminées un peu, je crois que je commence à comprendre un peu ou (merde, clavier pas d'accents sur les u) il veut en venir... mais pas complètement. Nous avons l'après-midi en congé, je me dirige donc au centre-ville avec Michelle et Ève (Deux coopérantes VSO). Mais quelle aventure. Il faut tout d'abord s'y rendre. En amérique, ce n'est n'est pas compliqué, on prend son moyen de transport favori, et on y va. Ou encore, on apelle son ami, il ou elle vient nous prendre, et ça y est, on est parti! Ici.... aie yaye... toute une production. Puisque nous sommes sans voiture ou mobilette, nos options sont l'autobus publique ou les taxis, ici, on dit les taxis verts (parce qu'ils sont peints en vert, avec la boucane qui sort de ces véhicules, croyez-moi ce n'est pas vert pour l'environnement).
Les autobus, c'est encore un peu trop sauvage pour moi, alors on choisi un taxi vert. Voici comment ce déroule le tout. Il faut commencer par en trouver un. Déjà, c'est quelque chose. On se met sur le bord d'une route et on attend qu'un taxi passe. On fait signe de la main, et il s'arrête. Il faut ensuite s'entendre sur 2 points : la destination et le prix. Parfois, on ne fait que hurler notre destination au taxi, et si cela fait son affaire,il arrête, sinon il fait bye bye de la main et continue son chemin. Mais ils faut bien faire attention que le chauffeur aie bien compris la destination, sinon, comme certain, on peu se retrouver dans une autre zone de la ville. C'est grand Ouagadougou, 1,5 millions d'habitants... c'est grand! Une fois cette formalité bien au claire, il faut ensuite négocier le prix. Et pour un Nassarah (blanc) comme moi, ce n'est pas évident. Ils pensent que nous sommes tous riches, et ils aiment nous demander jusqu'à cinq fois le prix! Oh oui! Mais heureusement, Ève à de l'expérience dans ce domaine, et négocie pour 1700 Francs CFA (5.50$ Canadiens) que tous les 3 on se rende de notre quartier (OUAGA 2000) jusqu'au centre-ville. Un bon 15 a 20 minutes. Nous embarquons, le monsieur nous informe qu'il doit mettre de l'escence. Pas de problème, la station service n'est pas loin. Il arrête mettre de l'escence, mais pour 2 litres! Et là, je réalise à quel point ils sont pauvres ces chauffeurs. Et nous finission de passer 5 minutes pour négocier notre transport de 2000 à 1700 francs CFA. Je me sens tellement mal. Mais, Ève me rassure, qu'il faut le faire, c'est comme ça. Je sens que mes négociations futures vont êtres difficiles. Le chauffeur paie pour son essence, et nous nous mettons en marche!
Mais l'aventure ne fait que commencer. Le hic dans cette histoire, c'est que même si nous somme déjà 3 dans la voiture, apparement il y a de la place pour d'autres gens. A deux reprises nous arrêtons pour prendre des Burkinabès. Laissez-moi vous affirmer, que 6 personnes dans une Renault 1985, c'est pas le luxe vis à vis le confort... Et je vous épargne la description des odeurs. Référez-vous au blog précédant si vous voulez vous rafraichir la mémoire.
Éventuellement nous nous sommes rendus au marché des artisans de bronze.
En arrivant dans le marché, nous sommes attaqués de partout par les marchands qui veulent tous que nous visitions leur boutique! Ils insistent. Nous leurs disons que nous allons commencer par la première et que nous allons tous les visiter. Il y a même un monsieur, qu'une fois qu'il a compris que je viens du Canada, qui me demande si j'ai voté oui ou non pour le référendum du Québec! Moi qui croyait s'être sauvé de toutes ces histoires! Nous avons eu quand même une bonne discution. Je ne vous dirai pas ce que je lui ai dit, mais il était d'accord avec ma réponse :)
Nous commençons donc par la boutique Numéro 1, elles sont numérotées. Le vendeur s'appel Pierre. Un beau jeune Burkinabè qui à vite compris que je n'allais rien acheter. Il a donc voulu devenir mon ami faut de lui acheter quelque chose. Si il aurait eu sa façon, il serait rentré chez moi pour jaser! Et oui... j'imagine la scène :D Mais comme je doute de sa bonne volonté, je lui dit que peut être une autre fois quand je reviendrai, on pourra jaser. C'est la façon de dire non au Burkina Faso. Il ne faut jamais faire perdre la face à son interlocuteur. La politesse ici, c'est vraiment quelque chose! Et ceci se répète plus ou moins de la même façon pour les 19 autres boutiques... c'est long. Les objets sont vraiment beaux, mais comme je déménage a Bobo dans 1 semaine, je ne veux pas m'encombrer inutilement. De toute façon, j'aurai sûrement la chance de revenir! Mais, je remarque, que malgré les nombreux artisans, les nombreuses boutique, Michelle, Ève et moi, sommes les 3 seules qui magasinent. Et là, la phrase de M. Gervais me résonne dans la tête : "Avoir un emploi, c'est un privilège." Plus ça avance, plus ça fait du bon sens.
Éventuellement on revient à l'hotel. On se couche, et on se lève. Nous sommes alors rendu au Jeudi matin. Presque 1 semaine depuis mon départ du Canada. J'ai l'impression d'être ici depuis 5 ans. Ça passe tellement vite, mais j'ai l'impression d'avoir vécu 50 vies. C'est claire, je ne serai plus jamais le même. Aujourd'hui, je trouve tout difficile. J'ai le moral à terre. Et c'est le cas de le dire. La poussière ici, on ne s'en sauve pas. Tous mes vêtements sont rouges, salis par la poussière burkinabè. Je ne peux pas arrêté de penser aux artisans, à Yacou, au petits enfants dans la rue qui insistent pour me toucher chaque fois que je passe, des marchands sur la rue qui sont là toute la journée, mais il n'y a personne pour acheter... c'est trop. C'est vraiment trop.
On s'en va a l'ambassade du Canada s'inscrire, et pour une petite formation de sécurité et de culture burkinabè. C'est bien, tout se déroule dans l'ordre. Pas vraiment excitant l'ambassade. Mais au retour, yen a quelques uns qui décident de faire arrêter le chauffeur à la Total (un genre de station service, dépaneur). On nous fait attendre au moins 20 minutes dans l'auto, pour quils se retournent avec du vin et des bonbons et des truques... et aujourd'hui je trouve ça tellement insolent. Tout le monde crève de fin ici, on nous on fait les gros porc, abuse du vin, on mange gras... je ne suis plus capable. Je me ferme la gueule jusqu'à l'hotel. On se met à table, et le bout du comble, on fait tout un drame pour une salade qui n'avait pas été commander, question de salubrité. Je me ferme la gueule et je mange ma salade. Elle est délicieuse. Je mange le reste de mon déjeuner (au Canada on dit Dîner) dans un silence relatif, je m'isole dans mon livre de Gabriel Garcia Marquez et j'essais de réconcilier tout ce qui se passe. Là, j'ai juste le goût de chrisser mon camp de l'hotel. J'ai besoin de sortir. Et bien... comme un ange descendu du ciel, j'aperçois la belle Jolyane qui arrive. Je me précipite vers elle, je lui saut dessus, et je lui dit à l'oreille : "sors-moi d'icitte!"
Jolyanne, c'est une correspondante qui est ici depuis le mois de Septembre. Elle est très bien intégrée, et je la connais depuis que nous avions fait notre première formation chez CUSO-VSO à Ottawa en juin dernier. Nous avons développé une très bonne amitié depuis, elle, Danièle, Gabrielle M et moi. Jolyane possède une mobilette, alors ce n'est pas long que je suis derrière elle, et que nous filons sur les routes de Ouagadougou. Je ne peux pas vous décrire les regards et les rires que nous avons eus. Deux nassarahs sur une mobilette, apparement que c'est drôle pour les burkinabè.
Jolyane me fait le tour du quartier, me montre la maison de Gabrielle M et on s'arrête queqlues minutes chez Danièle. Là je fais la rencontre de Jean-Claude (dit JC), un burkinabè. Après quelques minutes, on reprend la route. Jolyane m'invite a visiter son centre ou elle travaille. C'est un centre de réinsertion social pour les femmes qui sont soit victimes de violence, mono parentales, rejetées par la famille, etc. Et là, j'ai vraiment compris pourquoi nous étions ici. Ces jeunes dames, si jolies, si souriante, si accueillante... elles n'ont rien. Rien. Elles ont a peine des vêtements pour se mettre sur le dos. Et, la plupart, sont mères. Celle là a perdu son bébé à la naissance, celle-ci est issue de mariage forcé, celle est rejeté de tout le monde pour être enceinte hors-mariage... et la liste continue. Je jase avec le personnel du centre, ils ont besoin d'aide en informatique. Tout le monde ici a besoin d'aide en informatique. Une des mères me laisse prendre son bébé dans mes bras. Et encore j'ai la phrase de Monsieur Gervais qui me trotte dans l'esprit. C'est difficile. Je dois retenir mes larmes. C'est vraiment fou ce qui se passe en moi en ce moment. Je comprends, que le travaille que nous faisons ici, est vraiment, vraiment important. Ces femmes auront une chance grâce au travail de Jolyane et de ses collègues. Jolyane m'explique qu'ils font régulièrement du suivit auprès des femmes qui quittes le centre. Elles se marient, partent de petits commerces, réussissent à subsister. Ce sont de gros accomplissements. Une belle histoire, dans une pays avec une multitude d'histoires tristes.
Je quitte le centre avec Jolyane. On s'en retourne chez elle. On décide d'aller dîner (au Canada, c'est le souper) avec Danièle, JC, Jolyane, Ngaba, Gabrielle M et ses 2 enfants. Après un peu de confusion, nous réussissions à trouver le restaurant Denguele, un restaurant tenu par des gens de la Côte-d'Ivoire. Nous sommes les seuls clients, malgré que le restaurant soit si beau et que la nourriture soit si bonne. J'ai beaucoup parler avec JC, un burkinabè. Il me fait goûter plein de truques, et me montre la technique pour manger avec ses mains. C'est pas évident, mais j'y arrive un peu. Nous avons bien rit. La soirée était tellement agréable. Je me sens tellement bien. Je suis toujours très heureux d'être ici.
Je suis touché que vous puissiez, tous, toucher les vies de la population locale en lui donnant les moyens de s'offrir une vie meilleure. Monsieur Gervais n'a pas entièrement tort, vu que mon ex-boss avait sous-entendu la même chose en réaction à mon hésitation de renouer avec son business. Bref, je sens que ce voyage sera une "win-win situation" pour tout le monde, et sur tous les plans. Bravo, Gabriel !
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