Oui oui, je sais, ça fait vraiment trop longemps que je n'ai pas écrit. Mais, c'est un bon signe. C'est signe que je me suis tenu trop occupé pour ecrire un blogue!
Finalement, mon frère à mis les pieds sur le sol burkinabè. J'étais vraiment content qu'il soit arrivé, et j'en avais marre d'être à Ouagadougou à attendre qu'il arrive, alors, le lendemain matin on à monter dans un car du TCV pour prendre la route vers Bobo-Dioulasso, chez moi. Le voyage dure cinq heures, avec un petit arrêt à Boromo, question de se détendre les jambes quelques secondes, trouver un petit quelque chose à se mettre sous la dent, et fumer une cigarette, pour ceux qui sont en manque de nicotine.
Chaque fois que je fais le petit voyage Bobo-Ouaga, j'anticipe avec beaucoup d'impatience l'arrêt à Boromo. On se fait attaquer par les vendeuse de pain, de biscuits, de mouchoirs, d'eau, etc. Et vraiment, c'est la folie furieuse quand on sort du car. Mais j'adore ça. Je me sens bien en afrique durant ces moments-là. C'est aussi une opportunité pour se rapprocher des gens plus ruraux. Même en afrique il existe une grande différence entre les africains qui vivent en ville et ceux de la campagne. Il y a même un snobisme qui s'installe auprès de ceux qui vivent en ville par rapport aux villageois. Véritablement, les conditions de vie sont presques les même dans les deux cas, mis à part quelques conforts de la vie plus facilement atteignable en ville, comme l'eau, l'électricité et une abondance de nourriture (à condition d'avoir de l'argent pour se la payer).
Je vous ai déjà dit que j'adorais avoir de la visite. C'est toujours le cas. Ça fait du bien d'avoir quelqu'un dans la maison pour casser un peu la routine. Même que cette fois, c'est encore mieux puisque c'est de la famille. Après 117 jours (presque 4 mois) en afrique, sans jamais avoir recours a des références culturelles qui me sont innées (acadiennes), c'est plaisant de pouvoir parler en chiac, de causer avec quelqu'un qui me comprends sans que j'ai besoin de m'inquiéter des formules de politesses burkinabè, ou encore, québecoise. Oh la la, vous aller me dire : Gabriel! C'est autant une grand différence que ça entre l'Acadie et le Québec. Et bien mes amis détrompez-vous. J'ai vécu au Québec 13 ans, et, je peux vous affirmer avec la plus grande certitude que nous n'exprimons pas nos émotions de la même manière. Des formules qui sont tout à fait acceptables en Acadie seraient vues comme étant brusque, malpolies, et aggressives au Québec. Pour bien comprendre, je pense qu'il faut s'expatrier dans une autre culture, vivre de façon isoler, dépayser. En ce moment, je le comprends trop bien.
Hier soir j'ai eu chez moi Moustafa et Brice pour causer un peu avec Joël et moi. Pourtant, ce n'était pas rien de trop excitant, on a écouter de la musique, rit et causé, mais il y a eu un moment où j'ai réalisé que ça me manquait de passer du temps avec des bons amis, sans nécessairement faire grand chose. Ma petite gang du brunch du samedi matin sur le Plateau Mont-Royal me manque énormément. Je savais en partant qu'il y aurait beaucoup de chose qui allaient me manquer du Canada, une fois rendu ici. Mais, on ne peut pas savoir à quel point, avant d'y être!
Joël va quitter le Burkina samedi. Son départ me cause autant de peine que son arrivé me causait de joie. Vraiment. C'est difficile de le voir partir. J'ai toujours cru, peu importe la situation, qu'il est toujours plus facile de partir que de rester derrière, mais cette fois, c'est particulièrement difficile.
Ca fait plus de 3 mois que je suis en mandat chez mon ONG à Bobo. Je commence à en avoir marre des manigances burkinabè, d'un manque de volonté général, de leur sentiment de défaitisme généralisé, du manque de motivation et de curiosité. Mais, je suis vraiment, mais vraiment, frustrer par l'acceptation du status quo. Voyez-vous, les problèmes n'existent pas au Burkina. Il n'y a jamais de problème. Tu peux être dans la marde jusqu'au cou, mais c'est pas grave, ya pas de problème. On s'assoit sur notre cul et on prend un bon thé à la menthe, ça va tout régler.
Faut dire que la colonisation des par la France n'a pas fait que du bien. J'ai l'impression que c'est dans les moeurs de la population de voir les gens tout faire pour eux : les ONG, les bénévoles, les organismes de charité. Ca fait combien de temps que c'est comme ça? Mélange à cette soupe des ingrédients comme la corruption, le manque d'éducation, l'impossibilité de s'autofinancer et ça donne un bol rempli de désespoir. Ici on avale ce repas sans poser trop de questions. On la digère. Cette nutrition apprends au corps qu'il n'y a rien à faire, que peu importe ce qu'on fait, on n'y arrivera pas, donc mieux de se contenter du peu qu'on a.
C'est ce sentiment que je dois combattre tous les jours dans mon travail. La secrétaire est resté 3 jours devant son ordi, qui ne marchait plus, à rien faire, avant de venir me voir pour me dire que c'était en panne. Mais c'est pas grave, on me dit : «C'est comme ça! On va gérer!»
Vous imaginer la tête de votre patron en Amérique ou en Europe si il découvrait que vous aviez attendu 3 jours dans votre aire de travail, à rien faire sauf envoyer des textos sur votre téléphone et boire du Thé, avant de contacter le service de soutien technique? Imaginez-moi la tronche que j'avais quand elle ma raconter son histoire, et que ça faisait 3 jours que c'était ainsi. La secrétaire, 3 jours sans ordi. Bordel.
C'est la même secrétaire à qui j'ai demandé la liste des employés avec leurs adresses courriels et leurs numéros de téléphone pour me répondre que ça n'existait pas. Elle fait quoi? Il y a des moments où je ne me pose pas de question, j'accepte, je sourris, je me retourne, et je me dis : «Ça va aller! On va gérer!»
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